mardi 25 décembre 2012

Un anniversaire sous surveillance




Le ridicule ne tue pas.



Munis de soupe froide, de tables et de jus de fruits, nous nous sommes rendus samedi dernier au Square Appert pour un déjeuner d'anniversaire.

Trop tard, trop tôt, proximité des fêtes, temps maussade, choix d'iconographie sur les affiches douteux, etc. etc, bref quelle qu'en soit la raison, il y eut peu de monde à répondre présent. Dommage. Quelques rencontres toutefois. Un bon repas néanmoins.

Ce peu d'affluence a évidemment rehaussé le comique du quadrillage policier demandé par la Mairie. Des policiers municipaux nous ont en effet chassés du Square dès 11h28, arguant de la nécessité d'une autorisation préfectorale pour des manifestations telles que celles-ci, du danger représenté par la bouteille de gaz utilisée à côté des jeux d'enfants, de l'opportunité d'aller peut-être faire ça ailleurs un peu plus loin, etc.

Finalement la consigne apparut dans sa limpide évidence: la Mairie avait expressément demandé une présence policière pour nous interdire toute apparition publique.

Nous avons donc fini sur un parking rue du Schneeberg, à 3 mètres 53 à vol d'oiseau des grilles du Square. Là, c'était permis.

Bien sûr, vous pensez comme nous que les élus auraient pu se dispenser de déranger la dizaine de municipaux pour qu'ils fassent acte de présence à nos côtés (Bonjour l'ambiance...), et éventuellement venir EUX-MEMES nous faire part de leurs griefs!

Palsambleu, vous n'y pensez pas?

Eux-mêmes?


lundi 17 décembre 2012

Un joyeux non-anniversaire



Bonjour,

on avait envie de fêter nos six ans quand même.
Alors on le fait.

Il fera un peu plus froid que les autres années puisqu'on sera dehors,
il y aura moins de concerts-théâtre-et tutti quanti puisque c'est pas évident dans un parc public (quoique...),
il y aura quand même de la soupe et du vin chaud,
ce sera un peu plus tôt, genre goûter d'anniversaire...

Alors rendez-vous au Square Appert le Samedi 22 décembre, de midi à plus tard, genre quatre heures,
avec ce que tu veux, avec qui tu veux, comme d'habitude. Couvre-toi bien, ça va sans dire, mais ça va aussi en le disant.

Le square Appert est introuvable sur Internet, c'est un square fantôme, il n'est pas sur les cartes, c'est le Hollandais Volant échoué à Koenigshoffen. Donc on t'explique:
Si tu viens du centre-ville, passe devant le 2 route des Romains sans le regarder car des vigiles y tirent à vue sur les curieux, puis continue tout droit jusqu'au numéro 53 de la route des Romains, dépasse ce bloc et tourne rapidement à gauche, rue du Martinet. Puis tu peux continuer tout droit d'un air dégagé, pousser le portail du square et y entrer en le balayant d'un coup d'oeil circulaire: si tu observes un attroupement louche, c'est nous.

A bientôt.

(Voici les affiches et flyers en JPEG, si tu veux les imprimer pour chez toi ou pour ailleurs. A priori, on va surtout afficher à Koenigshoffen, mais si tu veux en mettre ailleurs, pourquoi pas, n'en mets juste pas au Marché de Noël.)






mercredi 12 décembre 2012

Plaid, plaid, plaidoirie...



Coucou les aminches!

Conformément aux engagements pris précédemment, voici un bref compte-rendu de l'audience de ce matin, rédigé sous un confortable plaid, d'où les taches de tisane qui souilleront peut-être votre écran..

Nous nous sommes rendus à 8h30 au Tribunal d'Instance où la Ville de Strasbourg nous avait convoqués via son Huissier de Justice favori (Ou peut-être n'y en avait-il pas d'autre...), flanqués de notre Avocat tout-terrain et abonné aux aides juridictionnelles de toutes sortes.

Parenthèse: Je dis ça parce qu'après en avoir côtoyé quelques autres, j'ai découvert que la norme dans cette profession est plutôt de dédaigner cette infâme marque d'indigence, et de pousser la méfiance jusqu'à attendre du bureau d'aide juridictionnelle la ferme promesse d'espèces sonnantes et trébuchantes avant d'ouvrir le moindre dossier, fut-ce au détriment du client désargenté. Je me comprends. Honneur donc à lui. Parenthèse fermée.

Nous avons donc eu le plaisir intense d'y croiser Maître Burgun, Avocat de la CUS, lequel a une fois encore brillé par son éloquence de Tribun.

Une fois notre dossier ouvert sous les yeux de la juge, notre avocat se présente et se montre prêt à plaider cette affaire. Un instant de stupeur passée, Sire Burgun, atterré par une telle outrecuidance, bredouille qu'il ne voit pas ce qu'il y a à plaider. Il ne voit pas! Terrible cécité que celle qui accable ce malheureux!

Que pourrait-il y avoir à rétorquer aux menaces de racket avancées par la Ville? (Cf. post du 26 novembre) Quelles misérables explications pourrions-nous avancer face à leur seigneurial courroux! Baisser la tête et payer, voilà ce que tout honnête homme ferait en pareil cas!

Le voilà donc, suant, ébouriffé, tempêtant devant la longueur de notre occupation, rappelant qu'à deux reprises déjà des édiles d'obédience différentes avaient juridiquement tenté de nous faire entendre raison, ses manches tremblottent mollement, l'assistance retient son souffle et baille dans sa barbe. Après coup l'on peut effectivement se demander s'il était bien raisonnable de plaider.

Aura-t'il convaincu la juge? Impossible de le savoir, mais elle écoute ensuite notre avocat, et nous invite enfin l'un après l'autre à venir nous exprimer à la barre.

Bien. Le sort en est jeté, comme disait un autre Romain.

Verdict le 6 février.

A bientôt!

lundi 26 novembre 2012

Huisserie visserie...



Nous avons reçu un courrier officiel truffé de fautes d'ortaugrafe de Véronique Bourrel, à moins qu'il ne s'agisse de Michel Irion, tous deux huissiers de justice. Outre les amabilités d'usage, ce volumineux dossier contient des photos mal prises de notre intérieur tout chaud encore de notre présence, ainsi qu'une menace dont voici le contenu: des détails assommants assortis de chiffres en gras et en toutes lettres.

Nous sommes convoqués au Tribunal d'Instance à l'audience du mercredi douze décembre deux mille douze (12/12/2012, joli, non?) a huit heures trente (8 heures 30) salle 100.

Nous nous rendrons donc sur ce champ à l'heure dite, accompagnés de deux témoins ainsi que de notre Avocat de compétition, à la poignée molle mais au coeur grand comme une maison.

Ces larrons attendent du juge:

-qu'il statue sur le sort des biens qui n'auraient pas été retirés avant le jour de l'audience.

-qu'il ordonne la vente aux enchères publiques des objets mobiliers possédant une valeur marchande selon l'inventaire annexé au présent acte.

-qu'il déclare abandonnés les objets mobiliers n'ayant aucune valeur marchande selon l'inventaire indexé au présent acte.

-qu'il condamne la partie expulsée à supporter les frais d'enlèvement et de destruction de ces biens abandonnés.

-qu'il condamne la partie expulsée en tous les dépens, outre la somme de 300 euros sur la base des dispositions de l'article 700 du Code de Procédure Civile.


Voilà. Avant, en Chine Populaire, ils faisaient payer la balle aux familles des condamnés à mort.

Bientôt on vous fera un estimatif de ce que nous avons coûté à la collectivité durant nos six années de présence, puis de ce qu'ils ont dépensé pour obtenir une maison vide, procès, vigiles, portes anti-squat, etc. Ce sera significatif.

A bientôt.

vendredi 23 novembre 2012

Ca vous coûtera cher de les foutre en l'air!



Bien sûr, on commence à s'organiser pour le futur procès que nous intente le cabinet d'Huissier Irionbourrel.

Promis on vous donne bientôt l'énoncé précis des différents sévices auxquels ils veulent nous voir soumis...

Oui oui, on vous parlera bientôt aussi de notre sixième anniversaire posthume...

Mais évidemment aujourd'hui nous avons le regard dirigé vers l'ouest, où la lutte contre l'aéroport et le Monde qui le rend nécessaire bat son plein.

Là-bas aussi, le Parti Socialiste est aux commandes des flics et des tractopelles. Là-bas aussi, Europe Ecologie Les Verts veut ménager la chêvre et le chou, et voudrait l'image de la lutte sans la lutte. Là-bas aussi, des investisseurs toussotent d'impatience devant ce fâcheux contretemps.

Là-bas aussi...

Alors comprenez que nous vivions cet affrontement comme une revanche.

Bravo à tous et toutes.

mercredi 21 novembre 2012

10 jours qui n'ébranlèrent pas le monde...



Hé oui, petit break, dix jours sans rien poster sur ce blog.

Dix jours loin du journalisme, de la quête vaine de l'actu, de la phrase choc et du visu décalé. Ce n'est pas plus mal, à force on y prend goût et on se prend à parler de tout et n'importe quoi juste pour faire semblant d'avoir quelque chose à dire. Beaucoup de flux, peu de contenu.

Alors quoi de neuf depuis le temps? Nous avons pu souffler un peu. Nous avons subi le contrecoup des semaines passées, avec son lot de colères rentrées, de tristesse impuissante ou de tensions éprouvantes vis-à-vis de l'adversaire, mais également entre nous. Sortir la tête de tout ça. S'y replonger. Rejouer les scènes mille fois, savoir enfin ce qu'il aurait fallu faire. Oh, et puis finalement peut-être pas.

Evidemment, pendant ce laps de temps, nous n'avons pas été épargnés par le contact visqueux des émissaires du Pouvoir. Une brochette de joyeux personnages assermentés avait convié aimablement Papier Gâchette à venir récupérer leurs quelques tonnes d'affaires, géants de fonte typographique, rouleaux de pierre et tables de sérigraphie. Les copines en ont profité pour nous inviter à profiter de l'aubaine en récupérant nos effets par la même occasion.

Ce ne furent pas des moments faciles, ces trois jours durant lesquels on entrouvrit les portes du 2 route des Romains. Huissiers ultra-stressés, administratifs livides, flics en faction, une ambiance de contrôle absolu avec récolte des identités, photographies des objets emportés, interdiction de séjour de certains habitants punis. Ces moules à gaufres semblaient terrorisés à l'idée que des hordes de barbares déboulent couteau entre les dents afin de réinvestir le 2. Tel était en effet notre plan. Hélas le Drakkar de notre comité de soutien a subi une avarie technique.

La vingtaine d'amis et d'amies venus aider ne s'est pas laissé décourager par ces tentatives d'intimidation, merci à eux! Voici donc la plupart de nos affaires disséminées dans quelques caves et greniers avoisinants en attendant mieux. Nous avons reçu à ce propos une missive de notre cabinet d'Huissier préféré, Irion & Bourrel (Villeroy & Boch était déjà pris...): nous sommes bel et bien convoqués le 12 décembre au Tribunal pour nous faire punir. Vous en saurez plus au prochain épisode!

A bientôt donc.

(Le joli tampon illustrant cet article est une création du Tampographe Sardon. Allez voir ce qu'il fait, c'est tout à fait cocasse! ) 

dimanche 11 novembre 2012

Roms contre Romains ? ça suffit !

Au matin même du 30 octobre 2012, au cours de notre expulsion, on a pu entendre des messages de compassion à notre égard, messages au contenu des plus douteux : nous expulser, nous, les Romains, alors qu’on laisse les Roms tranquilles !
On pourrait laisser croupir ces témoignages touchants de générosité là où ils le méritent s’ils n’avaient qu’un caractère exceptionnel.
Hélas il semble qu’ils revêtent les puants atours de la banalité.
Les Roms sont au centre des préoccupations de ceux qui n’ont pour autre but que de protéger leur pré carré, où déjà ils pourrissent. L’expulsion du 2, route des Romains constitue pour eux une aubaine de taille : faire sortir de l’égout leurs récriminations en s’appuyant sur des squatteurs qu’ils n’auraient pas plus aimés ni tolérés si la haine qu’ils vouent aux Roms n’avait été plus grande. Squatteurs, peut être, mais au moins ils sont blancs, devine t-on en filigrane sur certaines lèvres.
L’égoïsme, c’est le contraire de la solidarité. On a beau retourner dans tous les sens ce type de témoignage, on n’y trouve aucune trace de solidarité : en quoi instrumentaliser une expulsion pour en réclamer d’autres, plus massives, constitue t-il un acte de solidarité ? Dans une ville qui s’enorgueillit de ses kilomètres de pistes cyclables, certains, au pouvoir, dans l’opposition, ou dans la rue, semblent désirer plus de vélodromes...
Nous n’avons que faire des « soutiens » dont le seul but est de manifester haine, peur ou égoïsme : les larmes d’émotion que nous procurent ces témoignages de sympathie ont par trop le goût de la lacrymo.
Que faire dans ce bourbier ?
Ceux qui nous ont jeté dehors ont voulu au préalable nous diviser ; il n’en a pas été ainsi. D’autres s’indignent de notre expulsion afin de séparer le bon grain de l’ivraie. Les vendanges 2012 sont calamiteuses !
Mais nous ne cesserons de le répéter : une expulsion, locative ou pas, d’un quartier ou d’un territoire, est une expulsion de trop !

vendredi 9 novembre 2012

Pour information

Bon ben après quelques litres de sueur, l'onglet images et vidéos est à présent en mesure de récapituler les différentes vidéos disponibles. Evidemment, on a pas eu trop le temps de jouer les vidéastes ces derniers temps, donc que du vieux pour l'instant, mais ça va viendre.

A tout bientôt!

30 millions d'amis




Un inconnu nous a adressé un message via le Fessebouc de soutien au 2 route des Romains. Ses admins nous l'ont fait suivre. Outre son style fleuri, ce message condense une série de malentendus auxquels il nous donne l'occasion de répondre. Le voici in extenso:

"TU VEUX ETRE MARGINAL ? TU VAS A LA CAMPAGNE AVEC TON GROUPE DE BOUFFONS DANS UNE CABANE AVEC DES VACHES Alors ke ton papa est ingénieur, ... VOTRE GROUPE D'ABRUTI est un parasite, vous troublez l'ordre public BANDE DE CONARD, ALLEZ VIVRE COMME LES ROMS QUI ONT PLUS DE MERITE QUE VOUS !

la ville de Strasbourg vous a donné la chance de vous héberger alors qu'un loyer d'une maison comme ça est de 1 000 € par mois et vous, vous en avez profité pour y faire des fiesta, MENACER DES GENS DE MORT, je tiens à préciser que DEPUIS L'EXPULSION, ce groupe dort encore dans la maison alors je vais prévenir les FORCES DE L'ORDRE et là, ça sera à coup de matraque que l'on vous dégagera, VOUS ETES DES MICROBES DANS MA VILLE QUE J'AIME : STRASBOURG
LA VILLE VOUS A OFFERT UNE MAISON POUR HEBERGER DES GENS EN DIFFICULTES ET VOUS, vous en avez profitez pour faire la fête avec merguez, bières ... MOI, JE SUIS HEUREUX QUE DES FILS DE PUT COMME VOUS, SONT FOUTU DEHORS ... allez crever 1 par 1 de froid, je le souhaite ; Moi aussi, je pourrai être marginal comme vous pauvre crétins avec tes 3 dents et la Flora, cette putin
VOUS AVEZ SIMPLEMENT PERDU UN ENDROIT OU VOUS POUVIEZ FAIRE LA FETE, C'EST TOUT !

et votre banderole, apprenez à écrire ! tous les gens se foutent de votre gueule PAUVRE CONARD QUI VIENNENT D'AUTRES REGIONS !

SALE PROFITEUR, ALLEZ CREVER DESORMAIS ! JE SAIS QUE VOUS DORMEZ ENCORE DANS LA MAISON MAIS JE VAIS LA BRULER DANS QUELQUES JOURS DURANT VOTRE SOMMEIL, DONC JE VOUS CONSEILLE DE VOUS TENIR SUR VOS GARDES

avec vos fleurs en marquant : "à notre maison Chérie"

VOTRE MAISON ? TU ES CULOTER, C LA MAISON DE LA MAIRIE PAUVRE CRETIN, JE TE FOUETRAI DES POINGS DANS LA GUEULE SI T'ETAIUS DEVANT MOI AVEC TON GROUPE DE BLEDARD

CASSEZ-VOUS OU JE VOUS CREVE ! JE PENSE AVOIR ETE CLAIR ! "


signé: X (Nous avons masqué le nom eu égard au commentaire suivant.)

Cher X,

merci pour ta gentille lettre. Nous pensons que tes informations sont erronées sur certains détails. 

Nous ne souhaitons pas spécialement être marginaux.

La Ville ne nous a absolument pas "offert" une maison, elle l'a au contraire achetée il y a sept ans et demi pour qu'elle reste vide, disponible pour les travaux d'aménagement futurs. Il y a maintenant six ans qu'ils essayent de nous déloger, et dès le début ils ont argué de l'imminence des travaux. Nous nous sommes donc logés par nous-mêmes et c'est bien ce qu'ils nous reprochent.

Nous n'habitons plus dans la maison puisque nous avons été expulsés par les forces de l'ordre, conformément à tes voeux. Si tu vois encore de la lumière en passant devant, c'est que la boîte de sécurité qui surveille les lieux ne s'habitue pas à l'obscurité. Si donc tu brûles la maison, préviens Polyguard avant, tu risques de te tromper de victimes.

Par contre, et la franchise nous oblige à le reconnaître franchement malgré la honte que ces révélations font peser sur nos familles: C'est vrai, certains d'entre nous sont originaires d'autres régions. C'est vrai, nous avons parfois fait la fête dans cette maison. Nous y avons même bu de la bière.

L'histoire nous jugera.

jeudi 8 novembre 2012

Rencontre avec le Maire



Monsieur le Maire était ce soir en goguette à la Scala du Neudorf, afin d'aller à la rencontre de ses administrés, d'écouter leurs doléances et de les assurer de son total engagement dans toutes les affaires qui les préoccupent. Jusqu'à la semaine dernière, nous étions des habitants de Koenigshoffen, mais il se trouve que notre expulsion nous a déracinés de ce quartier, c'est donc en tant qu'habitants de la C.U.S., et par voie de conséquence du Neudorf entre autres, que nous nous sommes invités à cette petite sauterie. Depuis l'irruption des Huissiers et autres sbires dans notre quotidien, c'était la première fois que nous avions ces élites en face de nous. Nous avons pu ainsi leur faire part de notre colère d'avoir été jetés à la rue.

Pour la petite histoire, il se trouve également que nous avons eu au téléphone l'assistante de Maître IRION huissier de justice, afin de savoir quand nous pourrions récupérer nos petites affaires restées prisonnières au 2 route des Romains. Nous avions cru comprendre que l'article 65 de la loi n°91-650 du 9 juillet 1991 nous permettait pendant un mois consécutif à l'expulsion de nous mettre en contact avec cette aimable personne pour cela. Or notre interlocutrice nous informa avec une compassion non dissimulée que cette loi avait été entretemps abrogée, et qu'une mystérieuse audience avec un non moins mystérieux juge traiterait de cette question épineuse le 12 décembre.

Vae victis, comme dirait l'autre. Double peine, en quelque sorte.

Le jour de l'expulsion, nous aurions du penser à emmener nos lits.


On ne se laissera pas faire, rogntudju!

mercredi 7 novembre 2012

Avé!

Sur le post du 26 octobre, on vous racontait la rencontre tout à fait fortuite de Roland RIES, Maire Socialiste de la belle cité d'Argentoratum, invité en grande pompe par les petits chanteurs à la croix de bois du Temple Neuf. Langue de bois, croix de fer, vous avez alors eu raison de nous croire sur parole. Pour les incrédules, voici une preuve audio repêchée sur Radio Corbeau, illustrée de quelques photos et dessins envoyés par des lecteurs. Merci à eux.

Sur ce document, on entend principalement le brouhaha des ouailles, nos récriminations, une injonction à un pieux silence lancée par un organisateur, et un chevrotant "je vais regarder", "je vais regarder ça demain." Ces derniers mots sont ceux de Roland RIES, qui a effectivement dû bien regarder la situation: une sorte de Veni, vidi, vici, comme on dit chez les Romains.

Il ne pourra pas dire "je ne savais pas".

Allez, bonne écoute.

dimanche 4 novembre 2012

Marche fun et funêbre







En petite procession, nous avons hier déposé une très jolie couronne mortuaire (bravo les fleuristes) sur la porte de la maison. Ce fut l'occasion de boire un petit coup ensemble, mais aussi de troubler la quiétude de la boîte de sécu attablée dans nos couverts et se mouchant dans nos draps. Le bruit de la visseuse a du les faire sursauter, ce qui a déclenché une série de coups de fil et un mitraillage photographique intensif, le tout à l'intention de leur employeur, la Ville.


Cette petite sortie fut également l'occasion d'admirer les petits mots de soutien gravés à même les funestes planches vissées sur les fenêtres. Merci, puissent-ils recouvrir la maison entière.

Souvenez-vous par ailleurs qu'une enquête publique est en cours afin de déterminer précisément les responsabilités de chaque politicien, de chaque administratif, de tous les minuscules rouages de cette merde, qui peuvent chacun à leur tour dire "je n'ai fait que mon boulot." Leur job entraîne des conséquences qu'ils devront assumer. Nous avons déjà reçu quelques témoignages rigolos, nous recueillons ce que chacun dit ou fait publiquement, bref un petit dossier se construit. A vos plumes, les corbeaux!

A tout à l'heure.

samedi 3 novembre 2012

Témoignage: Expulsés, et après?


 

Si le 30 octobre 2012 se présente a priori à mes yeux comme une triste date, je ne souhaite pas m'abandonner à l'idée d'avoir été vaincu par la force aveugle d'une escouade de policiers mieux équipés que nous. Si nous faisons les comptes, nous voyons qui a l'avantage : 6 ans d'occupation contre 3 heures d'expulsion, une centaine de personnes venues en soutien.

La perte du 2 route des Romains est grande mais la défaite est petite, et la «victoire» de nos expulseurs, commanditaires et exécutants, est aussi minuscule qu'eux-mêmes. Les politiciens, toujours avides de vouloir s'élever un peu plus haut que le bout de leur nez, en sont à se crêper le chignon pour un mystérieux pompon : celui de prétendre savoir mieux que d'autres ce qu'il faudrait faire de modes d'action, de gens et de pratiques qu'ils ne comprendront jamais. Qu'ils se tirent dans les pattes, qu'ils tirent encore, qu'ils visent toujours plus haut!

Le relogement de Papier Gâchette montre encore une fois qu'on n'obtient rien sans donner des coups
aux gestionnaires de ce vieux monde. Que ceux qui, tenants d'une moralité 100% pure lutte, voudraient croire que ce relogement est le fruit d'une compromission avec la ville de Strasbourg, n'oublient jamais que la première sortie de Papier Gâchette fut une manifestation sauvage, que le 30 octobre 2012 les portes du 2 route des Romains ne se sont ouvertes qu'à la force de la disqueuse, et que malgré les tentatives répétées de la mairie de vouloir nous diviser nous sommes restés unis. Avoir de grands locaux, de belles maisons n'est pas une affaire de chance : les mètres cubes de dossiers déposés pour des projets qui doivent pourrir dans une salle d'archive de Strasbourg en témoigneront. Celui que nous avons rédigé il y a 5 ans pour la forme en fait partie!

Il n'y aura pas de conclusion parce que je n'en trouve pas ; pas plus que de bilan car nous n'avons pas dit notre dernier mot. Pour que le phénix renaisse encore faudrait-il qu'on l'ait réduit en cendres.
Merci à tous ceux et celles qui nous ont soutenus, et qui soutiendront et initieront des projets où nous nous sentons un peu plus chez nous.

François

Ouais, on a reçu un tract de soutien!

Nous avons reçu ce tract, qui a le grand mérite d'élargir la question du soutien à notre situation particulière à une problématique plus large.

Si ce tract vous parle, vous pouvez le télécharger, en discuter, le diffuser, etc.



Si vous avez des critiques, des apports ou d'autres propositions, n'hésitez pas, elles seront relayées en commentaires de cette page.

Nous avons mis le doigt dans l'engrenage. Ca fait un peu mal, mais ça peut nous mener loin.

A tout de suite.

DERNIER AVIS AVANT COUPURE!




Monsieur RIES,


nos services ayant constaté un détournement de fluides, nous vous sommons par la présente de régulariser votre situation avant le


                LUNDI  5  NOVEMBRE 2012


En effet, notre association a quitté le local sis 2, route des Romains le 30 octobre. Or, nous avons constaté au cours des jours suivants que des lumières étaient allumées dans le grenier, ainsi qu'un puissant spot éclairant la porte latérale. Notre contrat avec l'Electricité de Strasbourg ne saurait être détourné de la sorte.

C'est la raison pour laquelle nous ferons procéder à une coupure d'électricité dès lundi, la trêve hivernale ne s'appliquant pas en ces conditions ainsi que le stipule la loi U-58j, art. 683 ter et séqu.


En cas de difficultés financières, il vous appartiendra de contacter les services sociaux.


Veuillez agréer, monsieur, l'expression de notre passion sans borne.

mercredi 31 octobre 2012

Amère défaite!





Vous le savez peut-être déjà, nous avons perdu.


Le 2 route des Romains a été expulsé. Nous sommes dehors.

Un récit parmi d'autres peut-être:

Mardi 30 octobre.
Nous sommes prêts à l'assaut, debout à 5h comme la veille.
Le petit déjeuner parvient quand même à être joyeux.
On observe les mouvements dans la rue, les badauds circulent anodinement et nous font de petits signes d'intelligence de temps en temps. C'est drôle. Il leur manque le journal devant la gueule avec de petits trous. Leur mission est de repérer les éventuels signes confirmant la venue des pandores, pour lancer les appels à soutien le plus tôt possible.

7 heures. Ca y est. Un homme, sur le trottoir d'en face. Il vient de sortir de sa voiture et attend au passage piéton. Un costard, plutôt cher. Une tête d'ancien militaire. Il traverse, passe devant la maison, puis repasse et se plante devant la porte. Les messages sont envoyés illico. Certains hélas n'arriveront que deux heures plus tard.

Un groupe, qui fumait des clopes au fond de l'impasse se dirige à présent vers la maison, armé de pinces monseigneur et de pieds de biche. Cet inquiétante bande organisée sonne à la porte. Nous ouvrons une fenêtre. Qu'y a t'il pour votre service. "Vous n'êtes pas surpris?" nous assène celui qui manifestement est le chef militaire de ces joyeux drilles. Non. Mais on ne s'y habituera jamais.

Les premiers soutien arrivent, tournent autour des agresseurs, sifflent, houspillent, prennent des photos (ce qui n'est pas du goût des expulseurs). Ils ne sont pas beaucoup, les plus tôtifs, mais ils envoient! Pour l'instant, les suppôts de la Ville tournent autour du pot. Ils ne savent pas bien par où ils vont entrer par effraction. Par le jardin? Non, il y a de l'herbe par terre, c'est sale. Par la porte latérale sur ses grosses glissières métalliques. Bof. Par la porte avant, vieux portail de bois rappelant l'époque où toutes ces baraques étaient de petites fermettes? Oui, pourquoi pas? Les outils sont dégainés.

Le groupe de soutien, qui s'est un peu étoffé, se précipite devant la porte, rempart d'amitiés diverses et accumulées contre les sbires. Ces derniers, malgré leur brutalité, veulent garder le contrôle de la situation et appellent du renfort, bleu de préférence. Un petit temps après, trois camionnettes de casqués, armés et harnachés débarquent, se précipitent sur les amis entassés et enlacés devant la porte et les jettent un par un dans le chemin, avant de les enserrer derrière un cordon bleu étanche.

C'est le moment de tester l'efficacité de nos barricades. 1830 et 1848 sont loin, les Socialistes ont bien changé depuis, et nos savoirs-faire ont un peu décliné. Mais chaque minute passée par la dream-team de la C.U.S. à s'acharner en pestant sur nos petits bricolages nous remplit d'allégresse. Qu'ils en chient: c'est normal, puisque c'est une besogne de merde. La porte résiste un temps à leurs assauts, ils se démontent l'épaule en essayant de foncer dedans, puis après avoir eu l'idée de se servir du pied de biche, une planche finit par sauter. A leur grand dam, elle découvre un petit bout du lit de ciment disposé et bordé au pied du portail. Quelle déconvenue! Ils optent alors pour la fenêtre, arrachent un volet, puis deux. Il y a des barreaux. Pince monseigneur, groupe électrogène, disqueuse gros format... Débauche de matériel, c'est facile, pour eux, d'ouvrir des squats.

Tout a cédé, je ne sais pas combien de temps on leur a fait perdre. Pas beaucoup. Pas assez. Mais évidemment, ce ne sera jamais assez. La partie est perdue: un flic rentre par la fenêtre, flash-ball à la main (vous savez, ces armes non-létales qui ne font que casser les rotules et crever les yeux...). Nous optons pour la fuite, plutôt que de nous faire traîner lamentablement par des flics heureux de nous dominer, plutôt que de prendre le risque que l'un ou l'une d'entre nous se fasse isoler du groupe et coincer par un affreux. Par une porte dérobée, nous réussissons à rejoindre le groupe de soutien toujours bloqué par le cordon bleu. Nous refermons la lourde porte latérale sur ses glissières et nous quittons cette maison qui nous a accueilli pendant presque six ans.

Des journalistes étaient là, qui voulaient faire un "papier" sur ce qui s'était passé ce matin. L'un d'eux me fond dessus, caméra et micro en avant, avide d'une déclaration. A qui veut-il que je parle? Que pourrais-je dire à une caméra et à un micro, inertes, qui me mettent en lien avec des spectateurs passifs qui distraitement vont zapper pendant quelques secondes d'un sujet à un autre? Pourquoi ne me parle t'il pas d'abord, lui, simplement, sans tout son attirail? Pourquoi ne me demande t'il pas d'abord quels sont nos moyens de communications, et si éventuellement nous pouvions avoir besoin du sien? Est-il touché par la situation, ou est-ce un simple sujet d'actu pour lui? Est-il possible de filmer la détresse ou la colère sans un minimum d'empathie? Pourquoi ces questions sont-elles totalement absentes de leur démarche, au point qu'ils nous regardent toujours comme des martiens quand nous leur posons? J'ai regardé son reportage plus tard, il traduit cela par une sorte de "les squatteurs refusent de communiquer". Si c'est cela, la communication, oui, je la refuse.

Nous aurions pu alors partir immédiatement en manif dans le quartier, comme un au-revoir, comme une dénonciation de ce qui venait de se passer, et dont les responsables n'étaient pas là. Scander les noms des BIES, des EL KOUBY et autre BOUDJEMA pour que la honte soit plus honteuse encore. Mais il était pour nous extrêmement difficile de nous arracher à la contemplation de ce qui était en train de se passer. Comme une envie morbide de céder à la fascination devant les mureurs, les tueurs d'espace, les urbanistes et leurs petites mains. Nous n'avons rien pu proposer d'autres. Puis, comme certains signes perçus à gauche à droite semblaient indiquer que les flics auraient bien effectué un petit prélèvement de manifestants soigneusement sélectionnés, nous avons choisi de nous replier, d'aller hors de leur présence pour nous retrouver avec ceux qui nous avaient soutenu, et parler, parler de ce que nous avions ressenti, de ce que nous avions pu faire ou pas, et de ce que nous allions faire plus tard.


Merci à tous ceux qui ont décidé de passer avec nous ces derniers moments, tous ceux qui nous ont aidé à leur manière et en leur nom, tous ceux qui nous ont rendus plus forts.
Merci aussi à tous ceux qui ont proposé de nous héberger, le temps de pouvoir se retourner et envisager autre chose.


Mais la lutte continue. A présent, nous allons lancer une enquête publique pour déterminer précisément les responsables de ce gâchis, et les livrer en pâture. Restez curieux.

A bientôt.



  

lundi 29 octobre 2012

Quelle histoire !



L'iconographie de la boxe qui nous a servi à décrire les différentes passes entre nous et la Ville ces dernières années seraient à nouveau d'actualité ces temps-ci.

Les évènements d'aujourd'hui en sont restés à des démonstrations de jeu de jambes. Un pas à gauche, deux pas à droite, un pas en avant, deux pas en arrière.

Ce matin, à 8h30, la camionnette d'une entreprise s'est garée devant la maison, avec pour mission de la murer.
Crochet du gauche.

Nous avons préféré ne pas mettre en branle la chaîne téléphonique, habitués aux couacs de la part de notre adversaire : peut-être s'agissait-il d'une étape que nous pouvions dépasser par nous-mêmes.
Garde bien fermée.

Les commanditaires de cette opération ont dû avoir un moment de distraction, puisque les employés envoyés ont dû poireauter deux heures devant chez nous dans le froid, avant de repartir. Ces employés disent qu'ils ont consigne de revenir demain.
Sauvés par le gong ?
Mais cela ne nous garanti absolument pas que l'expulsion ne peut pas avoir lieu cette après-midi.

Que se passe-t-il dans les couloirs de la Mairie?
Y'a-t-il un pilote dans l'avion ?
Qui est le vrai arbitre du match ?

Encore une fois, nos exigences sont claires :

  • nous passerons l'hiver ici, on crèvera de froid une autre fois.
  • l'association Papier Gâchette ne sera pas expulsée avant son relogement, son matériel ne sera pas mis en danger par un assaut guerrier, ni abandonné dans un hangar vide.
Nous sommes dans les cordes, mais nous n'y sommes pas seuls.
Merci de votre soutien.
On reste en contact.

dimanche 28 octobre 2012

Ne criez pas au Loup!

Ne Venez pas si vous n'avez aucune nouvelle demain à 6H, Vous devriez être prévenu par téléphone avant .......MERCI

Taupe départ!

Coucou les aminches!

Lisez ce message jusqu'au bout avant de cliquer n'importe où et de courir dans tous les sens dans votre salon. Sinon Gilgamesh ne sera encore pas content (Cf. courrier des lecteurs du 25 octobre).

Nous n'avons pas pu beaucoup avancer ce week-end. Les élus se reposent.

Mais nous avons reçu mystérieusement un impérieux avertissement:

Ça pourrait éventuellement être pour demain matin lundi, à six heures.

Alors que faire?

Evidemment, cette info est sujette à caution, anonyme, taupesque, à la limite du corbeau.

Mais pourquoi serait-elle fausse?

Alors voilà ce que nous vous proposons:
On ne lance pas d'appel fixe pour l'instant. On va se contenter de rester encore plus sur le qui-vive. Prêts à lancer l'info, pour que toutes celles et tous ceux qui le veulent puisse voler à notre secours, si elles ou ils ont pensé à laisser leurs téléphones allumés cette nuit.

Un genre de starting-block virtuel, quoi.

Si c'est pas demain, ça laisserait la possibilité de choper in extremis les élus qu'ont peut, et peut-être la possibilité pour le Préfet d'avancer la trêve hivernale de trois jours, etc.

Si c'est demain, et qu'on ne réussit pas à les repousser, on va d'abord s'occuper de nos affaires, et ensuite on s'occupera de faire la pub des responsables de ce gâchis.

Alors à bientôt!

(Quel suspense...)


vendredi 26 octobre 2012

flash du vendredi soir, bonsoir!





Bonjour à toutes et tous!

Voici les news, flash spécial!

Jusqu'ici tout va bien au 2 route des Romains, la matinée a brillé par l'absence d'escouades de forces de l'ordre jusqu'à 11h30, puis un petit nuage de policiers en tenue a obscurci le ciel, inspectant le bâtiment pour transmettre un rapport circonstancié à une obscure éminence grise à l'autre bout du talkie-walkie de fonction. Leur besogne faite, ils se sont éclipsés.

Nous avons dans l'après-midi grossi les rangs d'une manifestation de protestation contre l'expulsion de la ZAD (Zone à Détruire) de Notre-Dame-des-Landes, où une foule bigarrée lutte depuis de nombreuses années contre l'implantation au forceps d'un aéroport rasant tout sur son passage. Cette offensive Attilesque est menée par le Socialiste Jean-Marc Ayrault, propulsé depuis Premier Ministre pour bons et loyaux services. Le rapprochement nous semblait couler de source, et quelle ne fut pas notre surprise de croiser là-bas l'écologiste en charge du dossier de l'aménagement urbanistique de l'entrée de Koenigshoffen, Monsieur Jund. Celui-ci nous assura alors de son plus indéfectible soutien. Est-ce une manière de ménager et la chèvre et le chou? Nous le verrons sur pièces.

 Puis à vingt-heures avait lieu au Temple Neuf une soirée inaugurale célébrant les 170 ans des diaconesses de Strasbourg. Férus de culture, nous y avons été, et nous sommes tombé par hasard sur Monsieur Ries, Maire de Strasbourg. Ce fut l'occasion de lui exposer la mauvaise plaisanterie de laquelle nous étions les dindons. Il ne semblait pas très au courant, et sembla surpris d'apprendre de notre bouche le fait que les choses se précipitent à ce point. Il est clair qu'après de nombreux mois de discussions durant lesquelles une solution "à l'amiable" semblait se profiler, la situation actuelle ne peut que mener à ce que ça se passe mal. Pour tout le monde.

Car il n'est pas acceptable d'être expulsé manu-militari à la veille de l'Hiver alors que les travaux de fouilles archéologiques promettent de retarder les travaux de telle sorte que nul n'est à trois mois près, surtout pas les dépouilles des centurions Romains dormant sous notre maison.

Il n'est également pas acceptable que l'atelier Papier Gâchette soit tout entier abandonné dans un local muré, à la merci des bonnes volonté d'un quelconque huissier, en attendant un éventuel relogement sans la moindre garantie.

Ils nous attaquent, on se défend.

Voilà, c'est la fin de notre flash spécial, à vous les studios!

 

jeudi 25 octobre 2012

Flash spécial du jeudi 25 octobre

Chat lu les poteaux !

Nouveau flash spécial dans la série « nouvelles quotidiennes du 2, route des Romains ».

Du côté des fâcheux, nous nous sommes invités à une réunion publique concernant le logement des résidents étrangers au sein de laquelle trônait Philippe BIES, responsable entre autres de la politique logement de la C.U.S. Notre but n'était pas de perturber cette réunion, mais de mettre cet élu face à sa responsabilité dans notre éviction pré-hivernale. Il s'est alors contenté d'agiter silencieusement la tête dans diverses directions plutôt que de faire montre de ses inénarrables talents d'orateur.

Nous avons par ailleurs aperçu Magyd Boudjema, zélé fonctionnaire affecté à la mairie de quartier de Koenigshoffen, en train de photographier nos véhicules personnels ainsi que notre façade, prenant acte de notre banderole. Il pourra fièrement exhiber plus tard à ses enfants le tableau de chasse de ses victimes, attendu qu'il semble s'être acquitté avec plaisir de la sinistre besogne de déloger quelques uns de nos voisins avant nous.

Revenons un instant à la banderole : Ce slogan « ça vous coûtera cher de nous foutre en l'air » est une référence au titre d'un documentaire audio évoquant la lutte conjuguée d'opposants au nucléaire et d'ouvriers sidérurgistes enragés par la fermeture de leur boîte. Cette lutte, d'une ampleur autre que la nôtre, nous a parlé par son refus du fatalisme résigné devant les décisions de possédants se présentant comme inéluctables. De la même manière, leur plan de rénovation de la Ville n'est pas anodin, et correspond à une vision du vivre ensemble tout à fait particulière.

Pour finir, sachez que nous n'avons aucune connexion internet à la maison, c'est pourquoi nous ne pouvons pas donner de nouvelles plus d'une fois par jour sur ce blog. C'est déjà pas mal. Voilà pourquoi nous préférons recueillir les numéros de téléphone des personnes souhaitant être averties au moment de l'expulsion, afin de former des chaînes téléphoniques pour faire circuler les S.M.S. d'urgence le plus rapidement possible. Ecrivez-nous à zik@no-log.

A bientôt donc.


mercredi 24 octobre 2012

Alerte Expulsion


Alerte expulsion ...




Nous habitons le 2, route des Romains depuis presque 6 ans.

L'huissier est passé ce mercredi 24 octobre pour nous mettre en demeure de quitter les lieux pour... le lendemain.
On nous demande de mettre six années de vie en carton en une nuit.

Il leur faut se dépêcher pour ne pas atteindre la date du 1er novembre, début de la trêve hivernale. Si nous sommes expulsés avant la date limite, nous aurons certainement moins froid cet hiver.

Quant à l'atelier Papier Gâchette, après les nombreux rebondissements survenus depuis ce printemps dans le processus de relogement, l'expulsion du site laisse douter de la concrétisation rigoureuse des engagements de la Mairie. Depuis une semaine, l'association était censée avoir les clés d'un atelier qui a été spécialement aménagé (pour la modique somme de 120000 euros). Mais après moult imbroglios internes à la Cus, celle-ci n'est plus en mesure de laisser ce lieu à Papier Gâchette et lui demande de déménager au plus vite dans un autre site, présentement en état de friche. Le déménagement promis sans histoire paraît aujourd'hui douteux même si la C.U.S. se veut rassurante: elle promet malgré les menaces d'expulsion que Papier Gâchette aura toujours accès à son atelier de la route des romains via des rendez-vous avec l'huissier. Combien de temps l'association sera-t-elle entre un local dont elle n'aura plus les clefs, et un autre en travaux ?
Papier Gâchette n'a pas à faire les frais de leur mauvaise gestion.

Alors que faire ?
Nous avons une semaine devant nous, durant laquelle tout est à craindre.
Nous comptons bien faire un maximum de bruit autour de cette histoire, parles-en à ta grand'mère, à ton voisin, si tu veux appeler les élus pour les mettre en face de leur responsabilité, fais donc !

Il faut que l'expulsion ne passe pas inaperçue, et pour ça, s'il y a un max de monde pour observer leur manège, c'est mieux. Alors si tu te sens l'âme d'un agitateur, et que tu es prêt à rameuter tes amis, envoie-nous un mail à zik@no-log.org avec « je suis prêt à avertir tant de personne tôt le matin, voici mon contact ».

mardi 11 septembre 2012

Odieu chantage, le retour!

voila la dernière lettre reçu par l'association papier gâchette que nous hébergeons depuis plus de trois ans dans les locaux du 2 route des romains,
La cus leur demande de nous mettre  à la porte, sous le doux terme de "libération des lieux", sans quoi pas de local en retour.  C'est un bel élan de solidarité qui les poussent à envoyer ses inepties en courrier recommandé.  clap, clap, clap....

dimanche 22 avril 2012

Nouveau Chapitre

Voici les deux lettres que nous avons reçues récemment.

Dans la première, la préfecture nous signale que "le concours de la force publique a été sollicité" en vue de l'expulsion de la maison à compter du 16 avril.

La seconde lettre concerne l'association Papier Gachette, actuellement en discussion avec la mairie pour son relogement. Les services de la CUS exigent que l'imprimerie associative sorte les habitants du 2 route des Romains alors que ceux-ci l'hébergent depuis trois ans !!!

Mais il faudra plus que du chantage exercé sur nos amis pour nous sortir de la maison.

Bonne lecture...







mardi 10 janvier 2012

Autant en emporte le vent...

Ah la la! Ils sont décidément très forts! 

Depuis quelques temps notre insolente banderole "Non à l'expulsion!" s'offrait aux regards des badauds, les informant (de façon sommaire, il est vrai...) sur la menace qui pesait sur nous... Tremblant devant cette apostrophe sans retenue, les pouvoirs publics ont eu lâchement recours à la sauvagerie des éléments et ont lâché sur nous une tempête infernale! Nous avons tenu bon, mais notre bannière, en première ligne, a cédé à la violence des assauts... Ce message lui est dédié, à son courage, à sa vigueur et à son franc parler.

A bientôt.