Au matin même du 30 octobre 2012, au
cours de notre expulsion, on a pu entendre des messages de compassion
à notre égard, messages au contenu des plus douteux : nous
expulser, nous, les Romains, alors qu’on laisse les Roms
tranquilles !
On pourrait laisser croupir ces
témoignages touchants de générosité là où ils le méritent
s’ils n’avaient qu’un caractère exceptionnel.
Hélas il semble qu’ils revêtent les
puants atours de la banalité.
Les Roms sont au centre des
préoccupations de ceux qui n’ont pour autre but que de protéger
leur pré carré, où déjà ils pourrissent. L’expulsion du 2,
route des Romains constitue pour eux une aubaine de taille :
faire sortir de l’égout leurs récriminations en s’appuyant sur
des squatteurs qu’ils n’auraient pas plus aimés ni tolérés si
la haine qu’ils vouent aux Roms n’avait été plus grande.
Squatteurs, peut être, mais au moins ils sont blancs, devine t-on en
filigrane sur certaines lèvres.
L’égoïsme, c’est le contraire de
la solidarité. On a beau retourner dans tous les sens ce type de
témoignage, on n’y trouve aucune trace de solidarité : en
quoi instrumentaliser une expulsion pour en réclamer d’autres,
plus massives, constitue t-il un acte de solidarité ? Dans une
ville qui s’enorgueillit de ses kilomètres de pistes cyclables,
certains, au pouvoir, dans l’opposition, ou dans la rue, semblent
désirer plus de vélodromes...
Nous n’avons que faire des
« soutiens » dont le seul but est de manifester haine,
peur ou égoïsme : les larmes d’émotion que nous procurent
ces témoignages de sympathie ont par trop le goût de la lacrymo.
Que faire dans ce bourbier ?
Ceux qui nous ont jeté dehors ont
voulu au préalable nous diviser ; il n’en a pas été ainsi.
D’autres s’indignent de notre expulsion afin de séparer le bon
grain de l’ivraie. Les vendanges 2012 sont calamiteuses !
Mais nous ne cesserons de le répéter :
une expulsion, locative ou pas, d’un quartier ou d’un territoire,
est une expulsion de trop !
et ce n'est pas fini...
RépondreSupprimersdf alsace
bien dit!
RépondreSupprimerSalut les copains,
RépondreSupprimerje sais que ce n'est pas grand chose aux vues de votre situation actuelle, mais recevez toute la sympathie et la solidarité d'une occupante de la zad de Notre-Dame-des-Landes où l'opération César suit son cours tandis que les irréductibles anarcho-autonomes jettent des menhirs dans les roues des chars de l'envahisseur.
Par ce que notre lutte est la même.
Par ce que tant que des gens libres investiront des lieux pour créer, échanger, lutter, s'aimer, et boire de la bierre d'orties, la machine capitaliste, ses pantins bétonneurs et ses chiens de garde n'y étendront pas leur emprise destructrice.
Ici comme ailleurs la lutte continue, et l'envahisseur veni, vedi, mais jamais vinci!!
bien à vous, on lâche rien!