mercredi 12 décembre 2012

Plaid, plaid, plaidoirie...



Coucou les aminches!

Conformément aux engagements pris précédemment, voici un bref compte-rendu de l'audience de ce matin, rédigé sous un confortable plaid, d'où les taches de tisane qui souilleront peut-être votre écran..

Nous nous sommes rendus à 8h30 au Tribunal d'Instance où la Ville de Strasbourg nous avait convoqués via son Huissier de Justice favori (Ou peut-être n'y en avait-il pas d'autre...), flanqués de notre Avocat tout-terrain et abonné aux aides juridictionnelles de toutes sortes.

Parenthèse: Je dis ça parce qu'après en avoir côtoyé quelques autres, j'ai découvert que la norme dans cette profession est plutôt de dédaigner cette infâme marque d'indigence, et de pousser la méfiance jusqu'à attendre du bureau d'aide juridictionnelle la ferme promesse d'espèces sonnantes et trébuchantes avant d'ouvrir le moindre dossier, fut-ce au détriment du client désargenté. Je me comprends. Honneur donc à lui. Parenthèse fermée.

Nous avons donc eu le plaisir intense d'y croiser Maître Burgun, Avocat de la CUS, lequel a une fois encore brillé par son éloquence de Tribun.

Une fois notre dossier ouvert sous les yeux de la juge, notre avocat se présente et se montre prêt à plaider cette affaire. Un instant de stupeur passée, Sire Burgun, atterré par une telle outrecuidance, bredouille qu'il ne voit pas ce qu'il y a à plaider. Il ne voit pas! Terrible cécité que celle qui accable ce malheureux!

Que pourrait-il y avoir à rétorquer aux menaces de racket avancées par la Ville? (Cf. post du 26 novembre) Quelles misérables explications pourrions-nous avancer face à leur seigneurial courroux! Baisser la tête et payer, voilà ce que tout honnête homme ferait en pareil cas!

Le voilà donc, suant, ébouriffé, tempêtant devant la longueur de notre occupation, rappelant qu'à deux reprises déjà des édiles d'obédience différentes avaient juridiquement tenté de nous faire entendre raison, ses manches tremblottent mollement, l'assistance retient son souffle et baille dans sa barbe. Après coup l'on peut effectivement se demander s'il était bien raisonnable de plaider.

Aura-t'il convaincu la juge? Impossible de le savoir, mais elle écoute ensuite notre avocat, et nous invite enfin l'un après l'autre à venir nous exprimer à la barre.

Bien. Le sort en est jeté, comme disait un autre Romain.

Verdict le 6 février.

A bientôt!

1 commentaire:

  1. Pendant ce temps, à Grenob':

    "ce matin, sur le coup des 7 heures, le squat du 114 rue d’alembert : le great-A a été expulsé. Il était ouvert depuis plusieurs mois. Plein de flics, des gens sur le toit, des charges, une barricade et des gens en soutien. Un texte a été collé et distribué sur l’agglo dès l’opération de police :

    Mardi 11/12 : la fiction : en "lutte contre la pauvreté", le gouvernement annonce la hausse de 10% du RSA sur 5 ans, l’ouverture de 8000 places d’hébergement (pour SDF, expulsés, demandeurs d’asile), envisage de créer une "sécurité socialé" du logement et demande à EDF de ne plus couper le courant à celles et ceux qyu ne payent plus les factures.

    mercredi 12/12 : la réalité : le lendemain, à Grenoble (ville socialiste), il fait -5 degré. Le préfet du gouvernement socialiste expulse le "Great-A",(un lieu d’activité et d’habitation squatté au 114 rue d’alembert). les robocops en action, dix personnes à la rue et un lieu magique qui ferme ses portes. "Brise glace" à Grenoble, Roms à St Martin le Vinoux, demandeurs d’asile à fontaine.. combien d’expulsion de squats dans l’agglo en 2012 ?

    La seule manière que le pouvoir connaît de traiter les pauvres qui s’auto-organisent c’est : la répression. Puis les services sociaux misérables et culpabilisateurs, assistantes sociales, RSA et hébergement d’urgence.

    OUBLIONS LA FICTION, PRENONS NOS AFFAIRES EN MAIN, ON VEUT VIVRE, PAS SURVIVRE !"

    RépondreSupprimer